1967-1969 A Gerberon coureur à l'ASELB
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- Catégorie : Les articles
- Publié le mercredi 12 décembre 2012 18:19
- Écrit par Super Utilisateur
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Alain Gerberon ancien coureur de l'aselb (1967-1969) nous a contacté via notre site internet pour nous passer un petit bonjour amical. Je lui ai proposé de nous faire un article qu'il a gentiment accepté, il nous décrit son cyclisme de l'époque au sein de l'aselb.
Bonne lecture et merci à Alain pour sa contribution...
Mon témoignage sur cette période est celui d'un "Petit Coureur (en référence au film "Le vélo de GHISLAIN LAMBERT"..) de 4ème catégorie.
LE CONTEXTE
Fasciné par les exploits des Champions français de l'époque , ANQUETIL, POULIDOR, ANGLADE et autres STABLINSKI ;impressionné par la musculature de VAN LOOY au départ de PARIS-ROUBAIX (avec mon Père nous allions assister au départ au Barrage de ST DENIS , à 2 pas du vélodrome); c'est en voyant , enfant, passer ,dans l'avenue de la MARNE où nous habitions , les coureurs qui disputaient le Grand Prix d'EPINAY , que ma décision fut prise : je serai coureur cycliste !
LES DEBUTS AU CLUB
A 16 ans , j'ai travaillé pendant mes vacances scolaires de l'été 1966 , pour m'acheter mon 1er vélo de course , un Motobécane gris , aux couleurs de l'ASELB et des Cycles WATRIN : changements de vitesse sur le cadre en acier, cale pieds, selle en cuir bien dure, et un poids qui devait avoisiner les 13 kgs .
Mes Parents complétèrent l'équipement :
-le superbe maillot gris barré des 3 bandes (bleu, jaune et rouge) : à l'époque les maillots étaient beaucoup plus sobres , on aurait dit des maillots d'Equipe Nationale.
J'étais fier de le porter et d'intégrer ce grand Club de l'ASELB (il n'y avait pas de Club à EPINAY) , même si ce maillot en laine grattait bien un peu , surtout en été car nous avions la même tenue toute la saison.
-le cuissard noir siglé ASELB en blanc...qui grattait aussi !
-le casque à "boudins" noir, à l'efficacité toute relative.
-les chaussures cyclistes noires et basses , avec les cales sous la semelle pour éviter de déchausser (même en cas de chute...).
-les soquettes blanches règlementaires (sous peine d'amende).
-un boyau à accrocher sous la selle.
-et un "petit" bidon, car à l'époque, pour suivre l'exemple de POULIDOR, on nous recommandait de boire très peu, le moins possible, même en été !
Donc , sans passer par les Cadets, et avec d'autres "freluquets" débutants, qui comme moi, n'avaient pratiquement jamais fait de vélo si ce n'est sur des "demi-courses" ou des "routiers" pour aller à l'école, nous nous retrouvions , pour nous entrainer pour cette première saison , le jeudi (jour de repos scolaire à l'époque) devant le magasin des Frères WATRIN. C'est là que ROLAND nous prodiguait ses conseils, le Directeur sportif en titre , Mr VERBEKE , s'occupant des "Cadors " du Club. Une Elite de l'ASELB que nous ne faisions que croiser au départ des courses, il est vrai, que plus agés et déjà entrés dans la vie professionnelle leurs entrainements etaient différents des notres... pas à la meme vitesse, ni sans doute avec les memes kilomètrages.
L'hiver, c'était MARIO BELTRAME qui encadrait ceux qui faisaient du cyclo-cross, avec toujours un mot ou un conseil pour chacun.
Inutile de dire , qu'après les courses dites de classement (internes au Club) de l'hiver , quand nous nous sommes retrouvés avec les VIDAL, LE MAGOUAROU, VOLONDAT, BELLANCOURT, BRUNEAU, BOULANGER , LODICO, VEYRET, COCHELIN, ADAM, etc...au départ des courses de 3 et 4eme catégories, nous ne sommes pas restés longtemps dans le peloton !
Il faut dire que les courses réservées aux 4emes catégories étaient très rares et celles pour les seuls juniors inexistantes hormis le Premier PAS DUNLOP Départemental où j'ai terminé 20eme. Les courses 3 et 4 étaient "encombrées" de très bons coureurs qui ne voulaient pas passer en 2ème ou 1ère catégorie, et qui étiraient bien le peloton, raflaient les primes quand il y en avait , et terminaient 4eme, donc sans point.
nb Je dois dire , qu'à aucun moment je n'ai entendu parler de "doping" .Le dopage existait -il ? Peut etre mais nous n'étions pas dans ce cas parmi les initiés. Je n'ai jamais rien vu, et bien sur, jamais rien pris, en dehors du thé au miel qui remplissait mon bidon.
1967
Le Président était MR HENOCQUE, son fils ancien du Club, a réalisé une belle carrière en 1ère catégorie , au plan National.
Le Club organisait de nombreuses courses. Je me souviens du Prix de la Foire EXPO d'ENGHIEN et de la Grande NOCTURNE , autour de la Gare d'ENGHIEN, avec un public enthousiaste et très fourni. Il faut dire que la TV n'avait que 2 ou 3 chaines , en noir et blanc, qu'internet n'existait pas, et que les gens sortaient beaucoup plus.
Nous nous rendions souvent au départ des courses (qui faisaient elles mêmes une centaine de KM) sur le vélo, avec la musette sur le dos. Nous revenions de la meme façon...quand nous n'avions pas chuté. Toutes les Familles n'avaient pas de voiture, le Directeur sportif avait une 4CV, et toutes les Familles ne venaient pas sur les courses. Nous nous préparions et nous changions dans les voitures présentes.
1968
Avec la "Révolution " de MAI 68 , du fait des grèves dans les Transports et faute d'essence , la FRANCE a redécouvert le vélo.
Nous avions réalisé quelques progrès, certains arrivèrent à finir dans le peloton, d'autres se découragèrent. Le cyclisme est une sacrée Ecole de volonté, dont le bénéfice se retrouve dans la Vie en général !
C'est à l'occasion d'un entrainement du jeudi, devant chez WATRIN , que nous vimes arriver un "petit bonhomme" tout souriant, qui démontra vite ses grandes qualités. C'etait PATRICK PHILIPPE, qui réalisa une excellente carrière au niveau National, notamment en cyclo-cross, avec son frère DIDIER un peu plus tard.
En 1968, au classement des Clubs , l'ASELB termina 27 eme sur ROUTE , Championne du Val d'OISE en cyclo-cross et 1ère en Ile de FRANCE, devant le gratin du cyclo-cross (CHATOU, BLEUS de FRANCE, PORCHEFONTAINES,etc)
CYCLO-CROSS
C'est à l'occasion des Cyclo-cross, souvent "Toutes catégories", que j'ai cotoyé les Grands noms de l'époque : DUCASSE (qui allait décéder tragiquement), CROQUISON, YVER, GRANGE, HERBAIN, VERMESSOVA, MERTZ, LEGAIGNEUR , etc
Je les voyais au départ, puis quand ils me doublaient et me prenaient des tours !
Il faut dire que les Cyclo-cross ne duraient pas 1H +1 tour . Il fallait réaliser le kilométrage initialement prévu, qu'il fasse sec, qu'il pleuve ou qu'il neige, sur des circuits beaucoup moins roulants qu'actuellement, où il fallait souvent porter le (lourd) vélo sur le dos (aie, l 'épaule !) , et patiner avec nos chaussures cyclistes plates (nous vissions une pointe dans les cale-pédales), englués dans les cale-pieds que nous n'arrivions pas à rechausser....
Pour les derniers , dont je faisais partie , cela pouvait durer plus d'1H1/2 .
Il y avait une centaine de coureurs au départ.
Pour ma part, j'adorais cela, malgré mes dispositions limitées, j'aimais les sous-bois (le VTT n'etait pas né...), et il y avait un Esprit d'Equipe et une convivialité plus forte que sur la Route, avec les CAMPBELL (STEVE et MARTINE), les CHEVALLIER , GREAVES (sa MAMAN nous avait tricoté des bonnets à ponpons , aux couleurs du Club...j'ai encore le mien), LUTREAU, ALAIN LE MAGOAROU qui venait nous aider, et la gentillesse de l'ancien Champion de FRANCE MARIO BELTRAME qui nous faisait profiter de sa compétence.
Pour revenir sur les Grands que nous cotoyions, j'ai le souvenir d'une toute catégorie sur route , à Versailles , avec un colosse nommé BELLOUIS , qui termina dernier d'un Tour de FRANCE. Ou encore de LILY HERSE , 8 fois Championne de FRANCE, à l'arrivée du Prix des Mortefontaines , qui remettait les bouquets aux lauréats.
1969
En 1969, c'était l'année de mon BTS Comptabilité Gestion (j'étais en avance dans mes Etudes) et j'ai du ralentir l'entrainement .J'étais toujours un "espoir " comme l'écrivait ROLAND WATRIN dans ses compte-rendus, et j'arrivais à l'image de mes camarades du début, à finir de temps en temps dans le peloton, et meme à participer à d'éphémères échappées. C'etait bon pour le moral !
Le sosie de Gérard LENORMAN, CLAVEAU , débarquait au CLUB et allait gagner une course pour ses débuts. Je ne pense pas qu'il ait confirmé, se consacrant aussi à ses études. Par contre, le duo PHILIPP-LENOIR raflait tout chez les Cadets.
En 1969 , le Club termine 33ème pour l'Ile de France sur route , et Patrick PHILIPP est Champion d'Ile de France Cadets en cyclo-cross.
EPILOGUE
Ma "carrière" s'arrêta en 1970 pour cause de Service militaire en Allemagne, d'Etudes , puis de mariage avec CHANTAL.
A 62 ans , et plus de 100 000 KMS en vélo (je suis actuellement licencié cyclo au COPO PERIGUEUX), avec des kilométrages variables selon les années et les aléas de mon métier d'EXPERT COMPTABLE-COMMISSAIRE aux COMPTES; pris aussi par la Famille, avec 3 Garçons (dont 2 ont été Champions de France des Ecoles de CYCLISME avec le CC PERIGUEUX); ma PASSION pour le VELO est resté intacte et mon attachement à l'ASELB entier.
Belle et bonne route à TOUS , nous pratiquons et nous aimons un BEAU SPORT.
ALAIN GERBERON
TRELISSAC le 30 novembre 2012
PS : TRELISSAC , Ville étape du Tour de France , qui a vu le réveil de LUC LEBLANC qui allait devenir Champion du MONDE , et où le vainqueur fut HAMBURGER...au PAYS du FOIE GRAS , il fallait oser le faire.
ALAIN GERBERON
né le 1/9/1950